Vespa velutina nigrithorax – Lepeletier, 1836
Hymenoptera – Vespidae
Noms vernaculaires : frelon asiatique, frelon à pattes jaunes
Présentation
Vespa velutina nigrithorax est la sous-espèce de frelon asiatique que l’on trouve en France et en Europe depuis le début des années 2000.
Plus petit que Vespa crabro, le frelon européen (30mm max contre 35mm), il s’en distingue surtout par la coloration à dominante sombre de son abdomen. Alors que ce dernier est nettement jaune chez l’européen.
Une espèce invasive
Vespa velutina est un hyménoptère originaire d’Asie.
Il y a une vaste aire de répartition, du climat tropical au climat continental.
Vespa velutina nigrithorax est la sous-espèce introduite en France vers 2004.
Elle s’est depuis diffusée dans l’Europe entière.
Et est maintenant présente dans presque toute la France.
Biologie
Le cycle de vie de Vespa velutina est très similaire à Vespa crabro.
Après un hiver passé à l’abri dans un tas de bois, une infractuosité dans un mur, etc. les nouvelles reines fondatrices sortent de leur léthargie.
Après avoir trouvé l’endroit propice, elles commencent à bâtir leur nid, puis dans un premier temps doivent nourrir les premières larves.
Lorsque les premières ouvrières naitront, elles prendront le relais pour continuer à agrandir la colonie et nourrir les nouvelles larves et la reine.
La reine n’a plus qu’à se consacrer à la ponte.
Les individus reproducteurs, mâles et femelles, n’apparaissent qu’à l’automne.
Puis lorsque arrivent les froids de l’hiver, les ouvrières vont mourir de froid, et les futures fondatrices vont trouver un abri pour aller passer l’hiver.
Quant au nid abandonné, des oiseaux comme les mésanges se régaleront des dernières larves ou adultes morts.
Puis, éventré, il se délabrera petit à petit.
Un redoutable chasseur d'abeilles
Les ouvrières se nourrissent essentiellement de nectar et de fruits. Mais elles chassent et capturent de nombreux insectes pour nourrir les larves, car un apport en protéines est indispensable à leur croissance.
Ce comportement est loin d’être une exception et c’est le lot de nombreuses autres espèces d’hyménoptères.
Mais ce qui pose problème et provoque une levée de boucliers envers le frelon asiatique est qu’il est arrivé d’Asie avec la fâcheuse habitude de faire des abeilles domestiques une de ses proies de choix.
Il a développé une technique de chasse plutôt rentable.
Le frelon se met en vol stationnaire à l’entrée de la ruche et tente d’attraper avec ses grandes pattes une butineuse qui rentre ou une gardienne. Une fois la proie capturée et neutralisée, le frelon se pose et découpe méthodiquement la tête, les pattes et l’abdomen pour ne garder que le thorax, qui contient tous les muscles de l’insecte. Il sera réduit en en boulette et ramené au nid pour nourrir les larves.
Lorsqu’un nid de frelon est à proximité d’un rucher, jusqu’à 40 frelons peuvent chasser simultanément. A partir d’une dizaine de frelons la pression sur les abeilles est très importante, et le nombre de butineuses chute.
Car en plus de la mortalité directe d’ouvrières induite par la capture, le fonctionnement de la ruche est perturbé. Des abeilles font le gué à l’entrée pour empêcher les frelons de pénétrer, et se s’occupent plus des tâches de la ruche.
Dans ces zones très touchées, en particulier dans le Sud-ouest, certains apiculteurs disent avoir perdu jusqu’à 30% de leur rucher.
Il est à noter que ce comportement de prédation n’est pas exclusif à cette espèce et on peut observer Vesp crabro, le frelon européen, tenter d’intercepter des abeilles à l’abord de la ruche. Mais il s’agit peut être d’un acte plus opportuniste et plus isolé.
Confusions possibles
Outre la confusion avec le frelon européen, d’autres hyménoptères totalement inoffensifs paient de leur vie leur relative ressemblance avec le frelon asiatique.
Il s’agit des scolies. Ils ont aussi une taille impressionnante et ont eu la mauvaise idée de se faire tatouer des bandes jaunes sur le dessus de l’abdomen. Scolia hirta, présentée ci dessous, parasite les larves de cétoines pour nourrir ses larves, mais n’a jamais fait de mal à une mouche à miel.
Technique de prise de vue
Optique : voir légende photo
Boitier : Fuji X-T2
Soufflet macro : Nikon PB-6
Rail motorisé : « Ultra-rail » de MJKZZ
Eclairage : panneaux LED Yougnuo yn300air et diffuseurs maison
Logiciels : Zerene Stacker, Affinity Photo et Capture One Pro