Acroricnus seductor (Scopoli, 1786)
Hymenoptera – Ichneumonidae – Cryptinae
Noms vernaculaires : Ichneumon
Une guêpe parasitoïde
Acroricnus seductor est un hyménoptère qui va pondre dans les nids de plusieurs espèces de guêpes Sceliphron (S. spirifex, destillatorium et caementarium)
Vous vous souvenez du travail de titan que réalise la guêpe maçonne Sceliphron caementarium pour bâtir et remplir les cellules qui serviront de « nurserie buffet à volonté » pour sa progéniture ?
Alors que des urnes sont terminées, prêtes à accueillir la future larve de S. caementarium, un étrange individu arrive !
Son nom : Acroricnus seductor
C’est aussi un hyménoptère, de la famille des Ichneumonidae.
C’est une femelle, on voit son long ovipositeur à l’extrémité de son abdomen.
Son objectif : perforer la paroi de terre des loges de Sceliphron afin d’y pondre. Ses larves naitront et dévoreront la larve de l’hôte, ainsi que la manne de nourriture entreposée pour sa croissance.
Pas folle Acroricnus, elle œuvre lorsque la guêpe maçonne s’absente pour aller rechercher de la terre ou capturer une nouvelle proie.
Des urnes compromises
Sur cette photo recadrée, j’ai entouré les traces de perforations visibles sur la terre des urnes.
A. seductor a déjà pondu dans ces cellules.
Un frigo bien rempli
Voici l’intérieur d’une loge de S. caementarium, encore remplie d’araignées dodues, qui sont juste paralysées afin de ne pas se décomposer.
La larve de guêpe n’est pas encore trop grosse.
Même bâtisseur mais pas les mêmes occupants
Voici un ensemble de loges construites par Sceliphron qui se sont détachées d’un volet.
C’est un exemple intéressant de la prédation au sein même des cellules.
Hormis celle de gauche qui est vide, nous pouvons découvrir une belle nymphe de Sceliphron au milieu. Elle occupe toute sa loge et a consommé toutes les araignées avant de se transformer.
Quant à la cellule de droite, outre des restes d’araignées, elle abrite plusieurs cocons. Ce ne sont pas des descendants de la bâtisseuse Sceliphron caementarium.
Je ne saurais dire si c’est l’œuvre de notre Acroricnus seductor ou si il s’agit du résultat d’un autre parasitoïde.
Il existe en effet d’autres familles d’insectes qui peuvent s’en prendre à notre guêpe maçonne.
Il y a par exemple les Chrysididae, guêpes coucou, qui rentrent dans la cellule avant que la porte ne soit scellée. Elles déposent leur œuf à proximité de celui de l’hôte.