Polyrhachis armata – Le Guillou, 1842
Hymenoptera – Formicidae – Formicinae
Noms vernaculaires : fourmi épineuse
Présentation
Avec son thorax armé d’épines on croirait cette fourmi sculpturale sortie tout droit d’une production Netflix.
Mais au fait, qui copie qui ?!
Polyrhachis armata est une fourmi assez commune en Asie du Sud-Est.
Les ouvrières sont entièrement de couleur noire matte.
La tête, le thorax et le pétiole présentent une profonde rugosité en creux.
La reine, qui mesure environ 13mm est également noire, avec des ailes fauves.
Les fourrageuses utilisent les échanges d’information d’une autre espèce, Polyrhachis bihamata, pour trouver de la nourriture.
Elle chasse des petits arthropodes et collecte du nectar.
C’est une espèce assez agressive qui attaque ce qui passe à sa portée.
Notre fourmi épineuse fait des nids en carton !
Polyrhachis armata construit son nid en agglomérant des particules de bois mélangées avec son mucus, fabricant ainsi une sorte de carton, comme le font par exemple certaines guêpes ou bien frelons.
Mais, comme les fourmis tisserandes du genre Oecophylla, les ouvrières utilisent également la soie secrétée par leurs larves pour assembler des morceaux de feuilles, de brindilles, de copeaux. Elles choisissent les larves qui arrivent au bout de leur développement et sont sur le point de se nymphoser. Leur filière à soie est alors opérationnelle, il suffit à l’ouvrière de saisir délicatement la larve pour l’utiliser comme un batonnet de colle.
Des champignons qui montent à la tête
Polyrhachis armata peut être parasitée par plusieurs espèces de champignons entomopathogènes du genre Ophiocordyceps, notamment O. unilateralis.
Les amateurs de fiction connaissent certainement la série « The Last of Us » dan laquelle un champignon du genre Ophiocordyceps parvient à prendre le contrôle des humains.
Voici un extrait issu de Wikipedia sur le mode de reproduction du champignon Ophiocordyceps unilateralis :
« Présent en milieu forestier tropical, notamment sur les feuilles en décomposition, ce champignon ascomycète de la famille des Ophiocordycepitaceae infecte la fourmi en altérant ses schèmes de comportement, la pathogenèse complète l’incitant à quitter son nid de canopée et ses milieux de prospection habituels pour leur préférer le sol forestier, dont l’humidité et la température sont plus propices à la croissance fongique. Au bout de 4 à 10 jours, l’hôte gagne les hauteurs pour s’attacher à la nervure principale d’une feuille, en s’y agrafant par ses mandibules, jusqu’à sa mort, après la reproduction quand les fructifications du champignon sortent de la tête de la fourmi en la faisant éclater. Un stipe pousse hors de la fourmi pour ensuite libérer les spores, qui iront contaminer d’autres victimes. La prise de contrôle de la fourmi passe par une prolifération du champignon dans les muscles de l’insecte, mais le mécanisme précis du contrôle n’est pas encore compris ».
Version noir et blanc du portrait de Polyrhachis armata
Technique de prise de vue
Optique : voir légende photo
Boitier : Fuji X-T2
Soufflet macro : Nikon PB-6
Rail motorisé : « Ultra-rail » de MJKZZ
Eclairage : panneaux LED Yougnuo yn300air et diffuseurs maison
Logiciels : Zerene Stacker, Affinity Photo et Capture One Pro