Wasmannia auropunctata (Roger, 1863)
Hymenoptera – Formicidae – Myrmicinae
Noms vernaculaires : fourmi électrique, petite fourmi de feu
Présentation
Voici le portrait d’une minuscule fourmi très récemment découverte en France.
C’est en effet en 2022 qu’un jeune entomologiste passionné de fourmi a signalé dans le Var ce qui semblait être Wasmannia auropunctata, la fourmi de feu.
Cette fourmi originaire d’Amérique Centrale et du Sud a été introduite en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord, Canada, dans des iles des Caraïbes et de l’Océan Pacifique, en Europe (en Espagne).
Le spécimen photographié ici provient d’une autre colonie, découverte il y a peu elle aussi dans le Var.
Les ouvrières mesurent moins de 1,5mm et sont jaunâtres à brun-orangé.
Quant aux reines elles atteignent 4,5mm et sont plus foncées que les ouvrières.
Wasmannia auropunctata présente 2 épines à la base du thorax.
Les ouvrières sont dotées d’un aiguillon et sont promptes à s’en servir.
Et malgré leur taille minuscule, lorsqu’il y a un grand nombre d’individus à piquer simultanément, la réaction est plutôt inconfortable et les démangeaisons peuvent durer plusieurs heures.
Il y a aussi un risque de déclencher une intolérance au venin avec à la clé une réaction allergique.
Biologie
Wasmannia auropunctata est une espèce opportuniste et polyphage.
Elle consomme des invertébrés, des graines ou fruits.
Le miellat secrété par les pucerons ou cochenilles constitue une grande partie de son alimentation.
A ce titre la présence de W. auropunctata dans les cultures accroit la prolifération de ces insectes piqueurs suceurs qui sont protégés par les fourmis de leurs prédateurs traditionnels(coccinelles, chrysopes, etc).
Ses nids, peu structurés, se trouvent à même le sol, sous des pierres, des feuilles, ou dans des branches d’arbres.
Une fourmi vagabonde très envahissante
Comme d’autres espèces invasives (par exemple la fourmi d’Argentine, Linepithema humile), Wasmannia auropunctata peut se développer en supercolonie. Ainsi l’agressivité entre les individus issus de différents nids est très faible.
Plutôt que de se battre pour des querelles de territoires entre fourmis de la même espèce, elles concentrent leurs forces pour repousser les autres espèces et étendre ainsi leur emprise.
Son agressivité en fait même un danger pour la biodiversité des reptiles, micromammifères ou oiseaux dans les lieux qu’elle investit.
Pour citer le centre de ressources des espèces exotiques envahissantes :
« Sur le plan écologique, elle est un prédateur ubiquiste. Ses impacts sur la faune concernent les invertébrés mais aussi les vertébrés (reptiles, oiseaux, mammifères) et peuvent être directs, par prédation, et indirects par compétition ou en favorisant des insectes suceurs de sève sur les végétaux..L’ensemble des autres populations d’insectes peut être affecté par l’invasion de la PPF et, d’une manière générale, les ressources alimentaires disponibles sont modifiées et la chaîne trophique est déséquilibrée.
Les animaux domestiques tels que les chiens et les chats (nota : et le bétail) sont également affectés. Des piqûres répétées de cette fourmi peuvent provoquer l’altération de la vue et des cas de kératopathie ont été observés à Tahiti chez les chats et les chiens vivant à son contact. »
Elle est répertoriée comme espèce exotique envahissante préoccupante pour l’Union Européenne.
La détention, le transport, l’élevage, la mise en vente ou l’échange de spécimens est donc interdit au sein de l’UE.
Mais la mise en œuvre d’un plan d’éradication tarde à venir. Laissant ainsi à W. auropunctata tout loisir de gagner du terrain.
A venir, le portrait d’une reine et le mode de reproduction unique de la fourmi de feu ..
Notes et références
Technique de prise de vue
Optique : voir légende photo
Boitier : Fuji X-T2
Soufflet macro : Nikon PB-6
Rail motorisé : « Ultra-rail » de MJKZZ
Eclairage : panneaux LED Yougnuo yn300air et diffuseurs maison
Logiciels : Zerene Stacker, Affinity Photo et Capture One Pro
